Les histoires qui rassemblent :

Histoires et chansons de Rivière-Saint-Paul, Québec

La saison de la chicoutai

Principal Videography / Vidéographie principale

Louise Abbott

Aerial Videography / Vidéographie aérienne

Niels Jensen

Picture and Sound Editing / Montage cinématographique et de la bande sonore

Louise Abbott

Online Edit and Sound Mix / Montage définitif et mixage du son

Vito DeFilippo

Music / Musique

“Wonderfully Optimistic,” Jack Pierce

Le fruit du pays, par excellence, est une mûre jaune, Rubus chamaemorus, nommée chicoté [aussi orthographié chicouté ou chicoutai] par … [les autochtones] et les français ; et bake apple par les anglais. Ce fruit est estimé non seulement des hommes, mais encore des chiens et des ours, qui en sont très friands ; il est mis à bien des sauces, mais il sert surtout aux provisions de confitures, que les ménagères préparent pour l'hiver.

Abbé Jean-Baptiste-Antoine Ferland

Opuscules, 1876

Garland Nadeau cueille des chicoutais à Pointe des Peaux, Grande Île.

(Photo: Niels Jensen)

On trouve plusieurs espèces de plantes à baies comestibles dans les environs de Rivière-Saint-Paul et ailleurs sur la Basse-Côte-Nord. Parmi eux : la mûre (la camarine noire), le bleuet, la framboise, la baie rouge (l'airelle rouge) et la fraise. Mais la mûre des marais, ou chicoutai, a régné en maître. Elle pousse à ras du sol dans les zones humides, mûrit du rouge pâle à l'ambre au début du mois d'août et est riche en vitamine C. Avec son goût acidulé distinctif, elle a été utilisée pour faire des tartes ainsi que des conserves.

Au XIXe siècle, les femmes et les enfants étaient généralement responsables de la cueillette des chicoutais, car les hommes et les garçons plus âgés étaient préoccupés par la pêche pendant la saison de cueillette des baies. Dans certains cas, les baies cueillies par les enfants étaient vendues pour soutenir le travail des missionnaires sur la Basse-Côte-Nord et ailleurs. En 1865, de jeunes congréganistes de l'île Caribou ont exprimé leur désir de « contribuer à envoyer la Bible à ceux qui n'ont jamais entendu parler de Jésus ». Une missionnaire-enseignante nommée Margaret Macfarlane leur a dit que s'ils ramassaient des chicoutais, elle les « conserverait joliment et les enverrait à Montréal pour les vendre…. Je ne peux vous dire la joie que cette assurance leur a procurée.... Un petit garçon ... s'est exclamé : "Oh maman, je vais ramasser douze seaux pleins". »

L'année suivante, Macfarlane a noté que les enfants avaient fait « noblement encore cette année. Pour les baies qu'ils ont cueillies, nous avons déjà réalisé près de trente dollars et, avec ce qui reste, nous en réaliserons, je pense, quinze ou vingt de plus ».

Au XXe siècle, les marchands de Rivière-Saint-Paul, comme Hollis Fequet, achetaient des chicoutais aux cueilleurs locaux. La Compagnie de la Baie d'Hudson en faisait autant. Aujourd'hui, certains résidents de Rivière-Saint-Paul vendent encore des baies à des acheteurs de la région, mais beaucoup les cueillent simplement parce qu'ils aiment sortir et partager les fruits de leur travail avec leur famille et leurs amis.

Des chicoutais fraîchement cueillies

(Photo : Louise Abbott)

(Texte : Louise Abbott)